Policiers et jeunes Au delà des clivages et des tentations de toute puissance, Se connaître et se reconnaître, Agir ensemble pour changer les comportements des adolescents en deux roues

Policiers et jeunes

Au delà des clivages et des tentations de toute puissance,

Se connaître et se reconnaître,

Agir ensemble pour changer les comportements des adolescents en deux roues

 

La relation entre jeunes et policiers dans les quartiers sensibles est une problématique prégnante.  Entre représentations, préjugés, dysfonctionnements, tentations de toute puissance, rapport au territoire, les sources de conflits sont multiples.

Pour les uns, il vivent un sentiment d’injustice parfois, de contrôle au faciès, de maltraitance, voire de persécution. Pour les autres, ils ont à certains moments une impression d’impunité, de toute puissance, de « no limit » dans le fonctionnement  de certains jeunes qui leur est insupportable.

Les jeux qui se mettent en place sont nombreux, avec des visions clivés ou chacun est persuadé que les bons sont de son côté, et les mauvais dans le camp d’en face.

« On est chez nous, on fait ce qu’on veut. »

« C’est notre quartier. »

« Moi je connais, vous en comprenez rien. »

« Il faut regagner du terrain. »

« Il n’y a plus de respect. »

« Il faudrait plus d’autorité. »

C’est dans ce contexte, que le cabinet anime  un groupe de recherche avec une douzaine de policiers et de jeunes du quartier nord d’Amiens pendant quelques mois, de janvier à avril 2015. Utilisant le support de la lutte contre les incivilités en deux roues dans le quartier, le groupe apprend à se connaître, à se reconnaître pour construire ensemble.

De multiples sujets sur la relation entre policiers et jeunes sont explorés, le regard sur l’autre, sur ses positionnements de toute puissance, sur ses dysfonctionnements, les raisons qui poussent les jeunes à être dans la provocation, le sentiment de se sentir fort, les questions de territoires et d’appartenance.

Dans un contexte de confidentialité il est alors possible à chacun de s’exprimer sur les difficultés qu’il peut avoir à échanger, devoir de réserve, peur du regard des autres, enjeux de la parole qui se libère. Les risques à oser de nouvelles formes de comportements et de relations ne sont pas été éludés. Si la configuration permet que les choses se disent de manière libre, qu’en sera-t-il dans le quotidien du quartier.

Le groupe se définit un objectif propre qui prouvera que le travail a porté du fruit. Si chacun ose se dire bonjour dans la rue, alors il se sera vraiment passé quelque chose, et peut être des changements plus importants sont-ils envisageables.  

Le bilan de l’action est très positif que ce soit dans les projets de prévention proposés ou dans l’enthousiasme partagé tant par les jeunes que par les policiers. Les signes de reconnaissance réciproques se vivent au quotidien dans le quartier entre les participants.

La restitution du travail engagé devant le ministre de l’intérieur, Monsieur Cazeneuve est source de reconnaissance importante pour le groupe.

Trois propositions sont faites par le groupe, dans le cadre de la prévention autour des incivilités en deux roues dans le quartier. Par ailleurs, un désir très fort est né de poursuivre le travail et de l’élargir à l’ensemble du quartier.  

1) Campagne de communication « Mets ton casque »:

Le groupe propose de mettre en scène les mères de jeunes des différentes communautés du quartier pour construire la campagne d’affichage. Cette campagne a vocation de susciter des échanges dans le quartier, entre habitants, acteurs de terrains, jeunes, policiers. Le lauréat est récompensé lors du festival international du film d’Amiens en novembre 2015.

2) Mini-films prévention – présentation du meilleur film au festival du film :

Un concours de mini-films décalés autour de la prévention est proposé aux jeunes du quartier. La diffusion est assurée lors du festival international du film d’Amiens, et les lauréats récompensés à cette occasion.

3) La fête du casque :

Au printemps 2016 est projeté un événement festif, autour de la prévention routière. A cette occasion, des graffeurs seront invités à présenter des casques taggés. L’objectif  est de lancer une mode de casques personnalisés.